numéro un

Après la mini jupe, le téléphone portable et les pokècons il semblerait qu'une nouvelle mode soit née. Tout le monde en parle … Vous me direz c'est un peu normal, c'est comme le mot citoyenneté c'est joli, ça sonne bien et on donne l'impression de s'intéresser au commun des mortels en énonçant cette expression : "la démocratie participative". Ce concept a pour idée de donner une place à tout le monde dans nos démocraties qui ne sont que représentatives. En effet aujourd'hui on vote pour une personne ou un parti, on vote pour le "moins pire" ou on ne vote pas. Et après on les laisse se démerder pendant le temps de leur mandat… S'il n'y avait que ça, on pourrait se dire que ce n'est pas si mal puisqu'ils ont été élus par une petite majorité. Mais on se rend compte chaque jour que nos politiques ont moins de pouvoir qu'il n'y paraît. Effectivement, la mondialisation de l'économie qui se fait sur le modèle libéral, c'est-à-dire "tout pour le fric" donne un pouvoir illégitime aux patrons de multinationales. Bien-sûr, c'est quelque chose qui n'est pas forcément palpable dans la vie quotidienne, mais ce monde dirigé par l'argent et à finalité inhumaine à mon avis, nous mène à une division du monde et de sa population. Les conséquences de cette mondialisation devraient faire l'objet du prochain dossier du Calva Libéré, à paraître on ne sait pas quand, journal apériodique oblige. Face à ce fléau (l'économie de marché non régulée par un pouvoir citoyen) la résistance s'organise. Par exemple l'association ATTAC (1) compte aujourd'hui plus de 20.000 adhérents en France. Un autre exemple tout aussi intéressant : le forum social mondial qui s'est tenu à Porto Alegre au Brésil à la fin du mois de janvier. Environ 20.000 personnes de 120 pays différents se sont réunies pour discuter, réfléchir et affirmer qu'une mondialisation plus solidaire est possible. Ce n'est pas un hasard si ce forum à eu lieu à Porto Alegre. Depuis 1988 le parti des travailleurs a mis en place une véritable démocratie participative. Cette expérience de démocratie directe à une échelle aussi importante (1,3 millions d'habitants concernés) est unique au monde. D'un point de vue pratique les habitants qui le souhaitent se retrouvent en commission géographique ou thématique pour décider (les gens décident vraiment et ne sont pas seulement consultés) des priorités et des dépenses nécessaires au fonctionnement de la ville.

A cause de la médiatisation de cet événement l'idée de démocratie participative est utilisée à toutes les sauces. M.Levilly nous dit dans Ouest France du 6 février : "nous voulons redonner aux saint-lois le goût et la pratique de la démocratie participative ."S'il y avait déjà eu une expérience de démocratie participative à Saint-Lô, ça se saurait, non ? Si il entend par démocratie participative : nous vous informons, vous nous donnez votre avis et nous décidons, ce n'est pas très participatif, c'est seulement représentatif avec un effort de transparence. Qu'à cela ne tienne, le débat est lancé, M.Digard oppose à son adversaire (Ouest France du 14 février) "une démocratie de proximité" à laquelle je n'ai pas compris grand-chose je vous l'avoue. Si c'est le résumé de ce qu'il a fait jusqu'ici, ça veut dire qu'il continuera sa "politique de grands travaux"… Chers St-Lois, faites vos jeux rien ne va plus ! Résultat le 11 Mars.

Franck L'orphelin

(1) Un comité local d'ATTAC existe à Saint-Lô. Il organise des café citoyen le troisième jeudi de chaque mois au Melting Pot.