numéro 0, paru en avril 2000

SOMMAIRE  HISTORIQUE CALVA N°0 CALVA N°1 CALVA ASSISES E-MAIL

LA BD SF DU CALVA...

 

 

SE PROCURER LES ANCIENS NUMÉROS (CHOUETTE DE LA THUNE !!!)

 

ATTENTION !!!

INDULGENCE OBLIGATOIRE POUR CE NUMÉRO !!!

 

LA COUV', LA COUV'...

pas nickel la couv' mais bon, c'était le premier...

Directeur de la publication : Marie Anthony

Rédacteur en chef : L’Orphelin Franck

Maquettistes : Quelques-uns

Rédacteurs et collaborateurs : Quelques-uns plus les autres, à savoir, David Madelaine, Alexandre Henrye, Benoît Leroy, Nicolas Barbet, Pierre Dubos, Alix Porcherel, Rudy L’Orphelin, Talabardon Nicolas, Lebon Christophe, Collet Damien, Vincent Guillaume, Dubos Thomas, Viard Romain, Eude Jean-Christophe.

Le Calva Libéré, financé par LEDUB (Les éditions du bois), chez Franck L’Orphelin, 145, Montée du bois André 50 000 Saint-Lô. Sur internet : lecalvalibre@hotmail.com

 

 

SOMMAIRE :

L'édito que c'est Franck qui l'a écrit parce que c'est lui le chef

L'enfer selon David

Le retour du printemps par Alexandre

L'endroit des skatteurs par Alisque

Le carrefour des jamais contents : Anthony, Pierre, Benoît et Nicolas

Dessins, copinages et choses diverses

 

 

ÉDITO

Je ne sais pas qui tu es, mais je tiens à te dire merci. En effet, si tu lis ces quelques lignes, c’est que tu as fait l’effort de lire cette feuille de chou qui s’intitule : « Le Calva Libéré ». C’est un numéro 0, autrement dit un coup d’essai. Mais qu’est-ce que l’on est heureux de sortir quelque chose ! Il était temps, l’idée a quand même été lancée en septembre 1999. M’enfin, si tu lis ces lignes, c’est que nous avons réussi, mais pour combien de temps. Arrivera-t-on à sortir un autre numéro ? Sûrement, au vu de notre motivation, mais peut-être pas au vu de notre compte en banque. Je ne vais pas y aller par quatre chemins, si tu as cent balles de trop au fond de tes poches, eh bien adhère à l’association LEDUB ou, si tu as quelques ordinateurs en trop au fond de ton chariot, nous sommes preneurs… Mais surtout, si tu as des choses à dire, et que tu es une ravissante demoiselle, prends contact avec nous.

Mais, au fait, nous n’avons pas fait les présentations, Le Calva Libéré est un journal d’initiative jeune (mais qui ne veut pas se limiter à l’expression jeune !), composée d’anciens (sic) acteurs de la presse lycéenne et d’autodidactes intéressés par l’aventure. Pourquoi ont-ils créé ce fanzine ? Pour user de leur liberté d’expression. Voilà.

 

FRANCK L’ORPHELIN, le grand chef

L’Enfer...

 

...est un lieu terrible. Une fois qu’on y entre, c’est parti pour une éternité de tortures et de châtiments. Le chef du sous-sol, Satan, n’est pas spécialement un démocrate, ce serait plutôt un républicain version USA, tendance peine de mort. Faut pas venir lui marcher sur les sabots, parce qu’il a un caractère de bouc. C’est un dur, un vrai.

Justement, ce jour-là au pub 666.

 

Un homme entre : Salut ma couille ! Un verre de schnaps !

Satan au comptoir : Bon sang Adolf ! Je t’ai déjà dit de me causer meilleur. Qui c’est le maître des enfers, mince à la fin !

Adolf : Oh ! Du calme ! Tu vas pas me faire ta crise d’adolescence. Des VRP comme moi, tu n’en as pas eu des tonnes. S’adressant à un autre. Tiens ! Philippe ! Qu’est ce que tu fous là ?

Philippe : J’attends un collaborateur.

Pierre L : Maréchal, me voilà ! Salut Adolf ! Satan, tu m’en mets une petite.

Satan : Lâchez-moi bordel !

Pierre L : Vous m’avez appelé pour quoi ?

Philippe : Le moment est venu, la conjoncture est favorable, je veux revenir au pouvoir pour instaurer un régime patriote et familial dans mon pays adoré.

Adolf : Oh la ! Il a pété un câble.

Philippe : Nous pourrons éviter la justice de ce foutu gouvernement trosko-communiste en leur faisant croire que je suis sénile. Ensuite, nous rallierons le RPF de Pasqua et DeVilliers ainsi que le Mouvement National de Mégret, un petit jeune plein d’avenir. Pinochet les a bien niqué, je peux le faire. Et avec un peu de bol je pourrais me taper Thatcher.

Pierre L : Oui mais bon, vous êtes sénile !

Philippe : silence…. On parlait de quoi déjà ?

Satan : Excusez-moi de vous interrompre les gars, mais la procédure voudrait qu’en tant que chef je sois informé de ce genre d’opérations. Si je vous ennuie, il faut le dire.

Pierre L : Allez ! Arrêtes de bouder. En ce moment ça va plutôt bien pour toi, les petits jeunes cartonnent.

Satan : Ouais ! C’est vrai, je suis pas mécontent. Poutine assure sur le créneau de Staline, les Balkans sont toujours aussi instables, l’Afrique égale à elle-même en coups d’état et mortalité violente. J’ai fait un bénéfice dans mes actions en Asie où le marché est porteur, la Chine bien sûr mais aussi la Corée du Nord qui s’auto-génocide en affamant sa propre population. J’ai même prit des risques dans une zone au taux de pénétration limité avec le petit stagiaire d’Adolf en Autriche.

Adolf : Il est bien ! Pas autant que moi mais pas mal.

Satan : Sans parler des classiques et efficaces marchés religieux, mouvements intégristes catholiques, musulmans, sionistes. Sans Dieu, je serais au chômage.

Adolf : Donc le contexte est réellement favorable, on pourrait peut-être mettre la main à la pâte comme dit Philippe. Quelqu’un a des idées ?

Gros blanc

 

Philippe : Et si on ouvrait un site Internet ?  

DAVID MADELAINE

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Youcaïdi, Youcaïda

 

    Voyez-vous ça mes amis, le printemps est de retour ! Les hirondelles qui ont franchi l’obstacle méridional constitué par les chasseurs de palombes nous l’annoncent fièrement. Les rayons de soleil, les fleurs de toutes les couleurs, les nids d’oiseaux, les filles en jupe, le numéro 0 du « Calva Libéré » … Quel bonheur, on va pouvoir profiter à fond de notre charmant pays.

Il fait beau dehors, les gens sont donc théoriquement de bonne humeur : le contexte est idéal pour aller à leur rencontre. À quatre, dans Caen, on tente d’attirer l’attention sur le cas de Mumia Abu Jamal. Tu as acheté ce journal, donc t’es moins stupide que la moyenne, je présume donc que cette histoire t’es familière. En deux mots, Mumia est un journaliste noir américain1 condamné à mort aux Étas-Unis pour le meurtre d’un flic. Depuis 1982, il attend dans le « couloir de la mort ». son procès n’a été qu’une vaste mascarade dans le plus pur esprit pennsylvanien, c’est-à-dire truqué et au plus haut point raciste. Sa dernière date d’exécution, fixée le 2 décembre 1999, a été repoussée grâce à la mobilisation internationale et la prochaine décision aura lieu mi-avril, à savoir, soit une nouvelle date d’exécution, soit un nouveau procès, que réclament ses avocats et l’opinion publique. Quel bonheur, disais-je, de vivre de l’autre côté de l’atlantique, là où Mumin n’aurait pas connu un tel sort, la peine capitale étant abolie depuis 1981. chez nous, il fait bon faire signer des pétitions au soleil. Chez nous, il fait bon être humaniste et antiraciste.

    Gros naïf ! Tu ne m’a pas cru quand même ? Non ? Ah bon, tu me rassures. Une après-midi à Caen pour lutter contre la peine de mort et le racisme, cela équivaut à deux descentes de flics, un voyage au commissariat pour le franco-argentin du groupe, une confiscation de tee-shirt (fait maison…), des négociations pour ne pas se faire virer, du foutage de gueule et du j’m’en foutisme à plein régime. Caen a reçu un prix pour son action en faveur de la paix de la part de l’UNESCO et la France est le pays des « Droits de l’Homme ». À part ça, tout baigne. Comme dit Val : « Vraiment, les américains, c’est vachement pratique. C’est en se comparant à eux que les français se rendent comptent à quel point ils sont un peuple supérieur. »2

    Sortez les plantes du placard, c’est le printemps…

 

ALEXANDRE

 

1 Le trait d’union fermement introduit entre ces deux adjectifs constitue, à mon avis, un premier pas vers la division en races des population humaines. À qui viendrait-il, en effet, l’idée de parler d’un « paysan blanc français » ? M’enfin bon…

2 Charlie Hebdo, 23 février 2000.

 

 

Un skate-park pour l’an 2000 !

 

ou comment s’approprier une date qui nous laisse (tous ?) indifférents

 

L’association Sektion Raymonde Skate Club saint-lois, ou plutôt ses membres fixent un rendez-vous à tous les intéressés au Festival Saint-Lô Jeunes ainsi qu’aux assises de la jeunesse le 13 mai pour soutenir le projet de skate-park auprès de M. le maire, François Digard. Un projet qui avait déjà été présenté il y a près de deux ans à Thierry Bulot (l’adjoint, pas le coquillage !) mais qui fut rejeté rapidement (trop coûteux, pas assez de pratiquants, de motivation). Depuis, le nombre de skateurs n’a pas cessé d’augmenter, ni la motivation.

D’ici là, n’hésitez pas à signer la pétition au Melting Pot, au Kiosk, dans la rue, partout ! Et surtout, venez nombreux du 11 au 13 mai au centre culturel pour nous soutenir et que l’on finisse par faire avancer les choses dans cette p…. de ville ! (il faut que je me calme mais il faut me comprendre)

 

ALISQUE

 

P.S. : la salle ayant été détruite par la tempête, on se donne rendez-vous dans la rue quand il fait beau.

 

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CARREFOUR DES JAMAIS CONTENTS

 

Souvenez-vous !

 

    Depuis au moins juin 1999 jusqu’à janvier 2000, la prédiction s’annonçait imparable. Le bogue s’abattrait sur nous sans pitié et déclencherait l’apocalypse totale pour certains tandis que pour d’autres, les conséquences seraient moindres. Les ordinateurs devaient tous se dérégler en déréglant du même coup tous les systèmes informatiques existant partout dans le monde. Bref, toutes les circonstances étaient réunies pour que l’homme subisse sa défaite historique et qui plus est, face à ce qui avait été le fruit du progrès qu’il avait créé et qui avait été le grand credo de cette fin de siècle.

    En vérité, bien sûr, rien de tout cela n’est arrivé mais il n’empêche qu’au vu du matraquage médiatique qui a précédé, installé et suivi l’évolution du bug, on peut se poser une question : comment, à partir d’un chiffre qui n’a aucune valeur significative (puisque le décompte du temps est purement objectif et varie selon les sociétés), comment donc peut-on installer et entretenir une peur au sein de la majorité de la population ?

    « Nous en sommes sûrs, écoutez-nous ou ce sera votre dernière erreur, votre perte ! ». Voilà en gros le message, car la croyance en le bug naît du même principe que la croyance religieuse. On nous a rappelé de tous les côtés qu’il valait mieux suivre le chemin tracé. « Les experts sont formels » : avec un bon outil de manipulation comme à la télé, on les présente comme des gens sérieux, crédibles à cent pour cent parce que le bug, avant qu’il n’arrive, ils l’avaient repéré et étudié de long en large et sous toutes les coutures, alors je peux vous assurer qu’ils en connaissent un rayon sur cette sale bête. NOUS DEVONS LES CROIRE !

    Par dessus tout, après une campagne télévisuelle qui tient du Stakhanovisme, on relaie avec la presse écrite, une rubrique sur le bug dans chaque journal (sic), comment l’éviter… On associe les radios à cette entreprise bienfaitrice et l’emprise sur les gens est totale. Quoiqu’ils fassent, où qu’ils aillent, ils en entendront forcément parler.

    Après cela, les gens achètent en masse des logiciels anti-bug, craignent pour leur futur et consomment comme des fous en pensant que la fin est proche. Chez l’Oncle Sam, on construit des abris de survie anti-atomique anti-extraterrestre, etc. tout en faisant bien tourner l’industrie nationale en accumulant les armes, les victuailles et les équipements de survie de toutes les sortes.

Bon alors voilà, la date fatidique est passée et rien, le vide total, aucun changement, tout est comme avant. Alors les experts disent : « Attendez, au pire dans quinze jours, tout sera rayé de la carte ! » car les gens se disent : « Mince, on m’aurait menti ? ». Mais pendant ces quinze jours, qu’est-ce qu’on fait, on modifie l’actualité de façon à faire oublier aux ex-futures victimes du bug qu’on les a bel et bien abusés, on parle de la côte de popularité de Chirac qui est en hausse tandis que celle de Jospin baisse, ou bien de la marée noire « Made in Total » qui arrive à point nommé (médiatiquement parlant, bien sûr) pour que nous tournions notre regard vers autre chose, les gens excédés par l’arrogance de la chose (arrogance pleinement légitime) s’indignent de manière collective contre Total-Fina et contre le cynisme outrancier de Thierry Desmaret, son Président. Du coup, on oublie le bug, les médias l’enterrent en douce et ils le gardent peut-être au chaud pour le ressortir dans mille ans. Qui sait ?

 

ANTHONY MARIE

La nostalgie russe ?

Le 23 février 1944, Staline déportait la population tchétchène vers ses camps de travail, en exterminant ainsi la majeure partie. Aujourd’hui, cinquante-cinq ans plus tard, le Président russe, Vladimir Poutine, reprend le flambeau. Comme la place d’intérimaire lui semblait précaire, il a tout naturellement brigué le même poste, en CDD. Pour ce, il a eu besoin d’un électorat conséquent qu’il fallait bien conquérir d’une manière ou d’une autre. Rien de tel qu’un bon coup d’orgueil pour motiver tout ça ! Tout d’abord choisir une bonne vieille bête noire, de préférence en difficultés économiquement et qui plus est, ne disposant pas d’une armée digne de ce nom. Puis étendre le spectre du terrorisme dans le pays, puis dans le monde et le tour est joué. Pendant ce temps, les puissances occidentales, ennemies jurées de Slobodan Milosevic montrent clairement leur préférence pour Poutine en lieu et place de Boris Elstine, et lui font confiance pour l’avenir de la Russie. Le club de Londres va même jusqu’à lui accorder un « prêt » de 10 Milliards…Les dures années de lutte de Soljenistine pour la cause Tchétchène sont désormais anéanties.

Et la Russie guerroie de nouveau avec les Tchétchènes, drôle de façon de lutter contre le terrorisme. C’est un peu comme si la France lançait un ultimatum à la capitale Corse, Bastia, stipulant, sous prétexte de terrorisme, l’évacuation de tous les civils sous dix jours. Passé ce délai, elle se mettrait alors à bombarder la ville jusqu’à la réduire à néant. Lutte anti-terrorisme ? La Russie s’agrandit, récupérant ce que les Chinois auraient appelé leur « province rebelle » (je conseillerais d’ailleurs aux dirigeants chinois de profiter de cet exemple, peut-être ne seraient-ils pas plus dérangés…), la Tchétchénie indépendante, elle, disparaît. Poutine suivrait-il les traces de son prédécesseur, Staline ? Non, impossible. Pourtant, établir l’enseignement militaire obligatoire à partir de quinze ans, ne semble guère aller dans l’intérêt de la jeunesse. Juger un journaliste (Babitsky) russe, sous couvert d’une histoire de faux papiers, pour son travail sur les Tchétchènes et pour ses déclarations à propos des camps de filtration, sont des pratiques dignes de régimes totalitaires ou autoritaires. À l’époque où Pinochet échappe à la justice, le monde assiste, sans réaction, à la montée en puissance d’un homme aux pratiques peu démocratiques, au passé trouble et au futur se précisant de jour en jour.

 

PIERRE DUBOS

JUVAPABIEN

    Ah ! Qu'il est loin le temps télévisuel que je n'ai pas connu, celui de l'unique chaîne hertzienne, toute jolie en noire et blanc, où la publicité s'appelait encore réclame, où elle n'occupait qu'une place très modérée, où une publicité n'était pas répétée trois fois de suite dans la même page pour bien que ça s'incruste dans ton crâne que c'est avec JUVAMINE que JUVABIEN, où les jeunes présentateurs stupides, branchés, à la mode et dans le vent n'étaient encore que des marmots fixés devant le poste qui leur servira plus tard de rentable théâtre édulcoré.

    C'est une fois de plus devant cette émission de cette chaîne qui avait autre fois une âme, je veux bien sûr parler de Canal+, et de "Nulle Part Ailleurs", comme je pourrais parler d'autres talk-show comme "Vivement Dimanche" de Drucker, ou de "Ça se discute" de Jean-Luc Delarue, de plein d'autres encore où l'engagement politique sucré est de règle depuis quelques temps. On a tort de dire que les jeunes ne s'intéressent pas à la politique, c'est faux. Le « jeune public » (marketinguement parlant) défend avec fierté l’engagement politique convenu des invités quand on pose à ces derniers une question simple mais stupide du genre : « Quel est votre sentiment sur l’extrême droite ? » ou, plus à la mode : « Que pensez-vous de ce qui se passe actuellement en Autriche ? ». Croyez-moi si vous voulez, personne dans une telle situation n'a encore répondu : « J'm'en fous » ou « C'est bien, faut que ça change », car c'est direct le zapping, le lynchage médiatique, la fin d'une carrière (cf. Brigitte Bardot). Non. Cette situation veut que l'invité dise : « C'est pas bien » et pis c'est tout. Et, presque aussitôt, après un petit silence d’admiration, c’est direct les applau des « jeunes » pour qui une telle franchise redonne du courage aux troupes et fait se sentir fier d'appartenir à cette nation et que c'est tellement beau qu'on chanterait presque la Marseillaise, mais dommage, c'est déjà la pub (JUMAVINE, JUVABIEN, JUVAMINE, JUVABIEN), on n'a pas eu le temps d'émerger de ces sentiments beaux comme un film patriote américain.

    Cette politique rose bonbon, cette démagogie télévisuelle, est un danger pour n'importe qui, qui n'irait pas voir plus loin pour se croire "engagé". Je ne dénigre pas forcément la personne qui prononce ces mots, je dis seulement que c'est un argumentaire un peu plat et qui mériterait d'être approfondi. Mais l’invité, souvent, n’en a pas l’occasion. Alors, Le Pen, c’est un méchant garçon mais on ne saura pas pourquoi. Je sais que cela est difficile maintenant d’avoir le temps, parce qu'il y a la pub qui attend et ces gens ont payé pour voir leur pub, alors l'invité, lui, il dira un mot lorsqu'on aura le temps. Mais ça fait bien, au moins deux fois par semaine, de lui demander avec complaisance quel est son sentiment sur l'Autriche… Réponse : « Heider =méchant ». Applau et rideau.

J'insiste bien, je ne parle ici que de télévision. La presse, elle ne peut se contenter d'une phrase pour tout argumentaire, faut bien combler les pages (sic)… Et la radio ne peut pas non plus se contenter de si peu. Tout dépend du journal, tout dépend de la radio, oui. Tout dépend de la chaîne, de l'émission ? Peut-être aussi, mais la télévision est malheureusement beaucoup plus présente dans les foyers de France, tous les jeunes yeux se posent dessus, c'est devenu une culture collective, un modèle, une référence. Télévision et violence ? Oui, bon, le débat revient de temps en temps, quand un crétin a tué quelqu’un en faisant « comme dans le film ». Je ne crois pas les gens si bêtes pour reproduire à l’identique ce qu’ils voient dans la lucarne. Mais cela n’empêche pas de surveiller un peu ce qui s’y passe. N’ayez d’inquiétudes, le CSA veille. Un idiot branché a déclaré dans "Nulle Part Ailleurs" conduire sans posséder le permis de conduire. Combien de gens vont suivre son exemple ? Pas énormément, mais on fait passer ça et on interdit la diffusion du film "Seven" un dimanche soir. Je n'aime pas ce film (non, je n'aime pas ce film, tu as bien lu) mais qu'est ce qui est plus dangereux pour nos têtes blondes ? Vont-ils reproduire les crimes en série du film ou vont-ils emprunter la voiture la plus proche pour faire comme leur idole ? La télévision est un grand outil de communication dangereux. C'est pas nouveau comme déclaration, mais ça empire.

    De toutes façons, y'a pas de raisons de louper une occasion de se pieuter moins con, qu'on se le dise.

 

LEROY BENOÎT

 

 

La nouvelle usine du XXIème siècle

 

 

    N’avez-vous jamais entendu : « Qu’est-ce –que tu feras comme boulot avec ces études ? », « Y-a-t-il des débouchées dans cette filière ? » ? Aujourd’hui, toute pensée concernant les études se dirige vers le travail, l’emploi, un boulot ! On considère que tout le système éducatif doit former les jeunes à un boulot.

    Comment faire ? :

Allègre (que va dire Jack Lang ?) et Cohn-Bendit préconisent la signature de conventions entre universités et entreprises pour que celles-ci puissent s’introduire dans le milieu enseignant. Résultat : un système éducatif privatisé (à terme), des universités à plusieurs vitesses et cotées en fonction des entreprises conventionnées.

    En outre, dans des filières comme les sciences pharmaceutiques ou la médecine, en subventionnant les futurs praticiens, les grands laboratoires pharmaceutiques pourront dire à ces étudiants : «  Nous vous donnons de l’argent pour vos études, mais vous devez vendre ou prescrire nos produits. »

    Par ailleurs, ces mêmes entreprises ne cautionneront ( et le font déjà !) que certaines expériences dans la recherche fondamentale que si elles sont certaines d’en obtenir des bénéfices. Ainsi, actuellement, dans le domaine médical où ce système est déjà plus ou moins mis en place, seules les recherches sur des maladies dites « rentables » (diabète, asthme ...), car très fréquentes, sont subventionnées par les laboratoires pharmaceutiques.

    Enfin, si ce système est mis en place, quel sera l’avenir de matières comme les mathématiques, les lettres, la sociologie ou la philosophie ? Seront-elles assez « rentables » pour exister ?

    En introduisant du capital dans l’université (car c’est bien la finalité de ce projet), on ne pourra que penser à faire du capital et laisser à l’abandon tout esprit critique, toute réflexion, bref toute pensée qui pourra amener à critiquer cette nouvelle machine à faire du fric !

 

NICOLAS BARBET

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DESSINS HUMORISTIQUES ???

 

LA PENSÉE DU JOUR PAR CHRISTOPHE LEBON

COPINAGE et choses diverses

 

Oyé Oyé 

Le Calva Libéré revient normalement au mois de mai avec un hors-série sur Saint-Lô, dans le cadre des assises de la jeunesse (l’unique thème sera : « Regards sur Saint-Lô »). N’hésitez pas à nous faire part de vos idées, propositions, sous forme de dessins, d’articles, de photos (truquées ?)… Nous attendons vos productions au plus tard le 5 mai à l’adresse du journal (chez Franck L’Orphelin, 145 Montée du bois André 50 000 Saint-Lô) ou sur l’adresse cyber-électronique : lecalvalibre@hotmail.com. Merci de votre attention.

 

Note personnelle du chef : à propos du dessin page 4, (concernant  mon élection au titre de président), je tiens à préciser que ceci est de l’humour et que j’ai bien été élu démocratiquement. Mais à la vue de ce dessin, je me suis posé une question : «Pourquoi, mon Dieu, pourquoi une majorité de jeunes gens a une envie perpétuelle de se déchirer la tête ? »

Note personnel du sous-fifre : N’aie d’inquiétudes Franck, Dieu répondra dans le prochain numéro 

Dernière minute : ne cherchez pas l’explication du nom de ce fanzine dans ces pages, nous espérons être d’accord sur ladite pour le prochain numéro...

 

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